jeudi 30 décembre 2010

Wikileaks serait-il en train de changer de méthode de diffusion ?

Ce n'est pas nouveau, Wikileaks change régulièrement de méthode dans la diffusion des documents "secrets" qu'ils trouvent.

Ainsi, ils avaient publié directement via leur site des documents américains classifiés concernant la guerre en Irak.
Ensuite, on les a vu changer de méthode pour les 250 000 "cables" diplomatiques. A ce moment là, l'équipe de Julian ASSANGE, fondateur de Wikileaks, avait transmis à de grands journaux la primeur de ces informations.



Depuis quelque jour, on a appris qu'Anonymous s'apprêtait à publier des informations très compromettantes sur Bank of America. Ces informations auraient été transmises par Wikileaks, en remerciement de la mobilisation d'Anonymous en faveur de Julian ASSANGE. Le géant de la finance américaine serait coupable de fraudes et de corruption... La deuxième erreur de Bank of America a été de fermer le compte de M. ASSANGE, ce qui semble avoir mis le feu aux poudres.

On ne peut que constater que Wikileaks change une nouvelle fois de méthode de diffusion.
Pourquoi ?

Tout d'abord, il est possible que Wikileaks choisisse ses "diffuseurs" en fonction de la nature de l'information et de son volume.
Pour "quelques" documents classifiés sur la guerre en Irak, le site de Wikileaks a suffit. Il pouvait supporter la charge et il n'y avait pas besoin de tout trier.

Lorsqu'ils se sont retrouvés avec 250 000 documents... Ça a dû devenir coton de trier... Ils ont donc fait appel à des journaux, qui, via leurs rédactions, avaient les ressources pour choisir ce qui était pertinent avant de le publier.


Enfin, lorsqu'il s'agit de se venger d'une banque, Wikileaks a choisit le groupe qui le soutient depuis le début, Anonymous, afin de "faire le boulot". D'autant plus qu'avec Anonymous, on sait que ça se fera sans pitié et sans aucune hésitation.

C'est une première possibilité.

Peut-être que Wikileaks considère que la diffusion via des groupes d'internautes comme Anonymous garantie une meilleure exploitation de leurs informations.
On sait que seuls 1% des cables diplomatiques transmis au journaux "partenaires" de Wikileaks ont été diffusés. Il semble également que les relations entre ces partenaires soient tendues...

Wikileaks cherche peut être un nouveau partenaire... Anonymous aime emmerder les gouvernements... Ces deux là sont faits pour s'entendre.




D'autant plus qu'Anonymous n'a pas la "lourdeur" de partenaires institutionnelles. Il est très facile pour eux de diffuser des informations très rapidement et à très grande échelle via le net. C'est un outil qu'ils maîtrisent très bien. On ajoutera qu'Anonymous a une grand expérience de la "subsistance" sur Internet : avec le temps, ils ont développé différents moyens de rester en ligne, quoiqu'il arrive. Pendant les guerres de DDoS par exemple, ou lorsqu'ils n'avaient plus d'argent pour payer leurs serveurs...

Le risque pour Wikileaks est la perte de contrôle de la diffusion de ces informations : vous ne pouvez pas passer un accord avec Anonymous, comme vous le feriez avec Le Monde. Le fonctionnement est bien trop anarchique pour que des engagements soient tenus.
Mais, après tout, Wikileaks n'a peut-être que faire du contrôle de la diffusion de ces informations : son but n'est-il pas justement de transmettre au plus grand nombre des informations classifiées (entre autre) ?

L'avenir nous dira si le couple Wikileaks-Anonymous est une longue histoire d'amour, ou un coup d'un soir... Quoiqu'il en soit, je ne peux que me réjouir de ce nouveau partenariat, qui présente, à mon sens, beaucoup plus d'avantages pour nous, utilisateurs et contribuables, que de laisser la diffusion à des acteurs plus "institutionnels".

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