jeudi 13 janvier 2011

Révolution tunisienne et honte française...

Plus le conflit tunisien prend de l'ampleur, plus je m'énerve.

Mon énervement est ce qu'il est, à son petit niveau, mais j'espère vraiment, qu'il contribuera à une prise de conscience.
On pourrait facilement imaginer que l'objet de cette dernière serait la condition du peuple tunisien, mais, étrangement, au fond de moi, ce n'est pas le cas.
Je reste évidemment attaché à la libération de ce peuple, et je me bats, chaque jours, pour l'aider à s'émanciper, même si cela doit se faire par la violence... Tant pis, la Liberté est à ce prix, au prix de quelques DDoS, de quelques serveurs habilement configurés, de quelques euros dépensés à la location de ces serveurs, ... Et aussi, au prix du sang, pour ces tunisiens qui tombent sous les balles de leur propre police. Nous, français le savons, même si nous avons tendance à l'oublier.




Même si je n'ai jamais participé à des manifestations où les forces de police tiraient à balles réelles contre nous, j'ai quelques fois pu apprécier ces moments d'extrême tension. J'aime la montée d'adrénaline qu'ils génèrent.
Lorsque la contestation se heurte physiquement au pouvoir, au plexiglas d'un bouclier, c'est à cet instant que l'on comprend que le pouvoir utilisera tous les moyens pour rester LE pouvoir. Quitte à frapper à coup de tonfa, à gazer ses propres sujets. 

Ces moments d'agitation furent marquants pour moi. Je me retrouvais souvent au milieu de gens, souvent d'extrême gauche... Moi, le libéral devant l'éternel ! Ça me faisait drôle de sortir de mon quartier haut de gamme pour envoyer des pierres sur la flamme olympique pékinoise, (entre autres cibles) pendant que les CRS nous gazaient pour mieux nous frapper et nous insulter... 

Nous nous confrontions au pouvoir et à ses amis, les chinois.




Qui sait ? Si nous nous levions contre Sarkozy, n'y aurait-il pas des morts dans nos rues ? Ne serions-nous pas dans la même situation que la Tunisie actuellement ?

La contestation est inscrite dans nos gênes, dans notre culture, elle est même maintenant institutionnalisée, par le droit de grève. C'est le résultat de luttes sociales, et de manières plus antérieures, de lutte contre le pouvoir.

Et c'est là l'objet de la prise de conscience dont je vous parlais plus haut : malgré tout ce qui se passe en Tunisie, notre gouvernement reste muet, va même jusqu'à proposer de l'aide au gouvernement tunisien... Ne devrions-nous pas avoir honte ?




Ce Président tunisien, dictateur avéré, est soutenu par nos dirigeants... Peut être que M. Sarkozy rêve de pouvoir réformer autant que M. Ben Ali la Constitution de notre pays afin de rester indéfiniment au pouvoir ?
Ou peut-être est-ce lié aux contrats d'exploitation signés entre le gouvernement tunisien et Total ? Fleuron de l'industrie et de la corruption à la française. Ce même Total qui finance allègrement les campagnes électorales, à droite comme à gauche (pour rappel Total = Elf).




M. Sarkozy a bien des raisons de soutenir "par omission" son homologue, le dictateur Ben Ali.
Mais posons-nous à nouveau la question, ne devrions-nous pas avoir honte ? Quelques barils d'hydrocarbures valent-ils de renier plus de mille années d'Histoire de France ? N'avons-nous pas comme devoir de soutenir les peuples opprimés (et que nous avons colonisés) ? Notre passé ne nous y oblige-t-il pas ?

Je ne suis pas de ces pleureuses qui poussent les français à un sentiment de culpabilité, c'est le gouvernement que je pousse à ce sentiment.

Nous avons été parmi les premiers à faire notre Révolution, pour le plus grand bien de notre pays ; nous nous sommes affranchis du pouvoir totalitaire. Même si depuis quelques décennies, les  pulsions dictatoriales de certain se sont éveillées, nous restons, dans l'ensemble, un peuple libre, qui doit lutter pour conserver sa Liberté, mais aussi pour aider à gagner celle des autres.




Quelle fabuleux message ce serait, d'envoyer au monde entier un avertissement très claire à toutes les dictatures : la France ne soutient pas le dictateur Ben Ali, la France soutient le peuple tunisien, depuis trop longtemps dans l'asservissement.

Mais, ça poserait un problème à M. Sarkozy, cela légitimerait aussi l'intervention du peuple en cas de prise de pouvoir un peu trop importante en France, par des dirigeants français. M. Sarkozy, dont on ne doute maintenant plus des tendances sécuritaires, voir autoritaires, ne pourrait pas légitimer de telles actions.

Copains !

C'est dommage, M. Sarkozy, vous auriez pu vous racheter, en partie. 
Un petit communiqué en faveur du peuple tunisien, taper sur les doigts de MAM pour ses récentes déclarations, renvoyer M. Hortefeux pour son racisme chronique (c'est pas moi qui le dit, c'est la justice)... 
Bref, Chirac avait réussit à transformer l'essai en refusant d'aller faire la guerre en Irak, vous avez raté votre coup, pour l'instant. Mais il n'est pas trop tard M. le Président, il n'est jamais trop tard pour faire quelque chose de bien, souvenez-vous en. Montrez que vous n'êtes pas encore totalement corrompu par Total, par votre bi polarité pathologique, et faites ce communiqué. 
Pour une fois, s'il vous plaît, rendez-nous fiers.



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