samedi 19 février 2011

Quand le capitalisme montre ses limites...

Notre système atteint ses limites, et la collusion entre grands groupes financiers et partis politiques semble maintenant être à son comble.

J'ai longtemps pensé que c'était l'intervention de l'Etat dans l'économie qui pourrissait le marché, et rendait ses pratiques amorales.
Mais il me semble maintenant, que c'est l'intervention du marché dans l'Etat qui rend nos politiques amorales.

Longtemps, j'ai pensé que la liberté économique totale était une composante essentielle de la liberté des Hommes.
C'est le cas, mais dans une certaine mesure.
Le libéralisme économique est créateur de liberté et de droit, tant qu'il n'est pas plus puissant que les Etats. Et récemment, certaines banques sont devenues plus riches que certain pays.

Des agences de notations peuvent alors influer sur l'économie d'un pays, d'une nation.




A ce moment, tout dérape. Les structures financières deviennent incontrôlables par la population, car les représentants de la population deviennent des "copains" des patrons. Et lorsque le copinage de fonctionne pas, les financiers useront du chantage à l'emploi et à l'investissement pour les plus récalcitrants des politiques.

Croyez moi, il est très dur pour un maire de se faire réélire lorsque la plus grosse industrie de votre commune a fermé. Et le but d'un politique, c'est de se faire élire. Il est donc dans l'intérêt du politique d'assouvir les besoins des grands groupes.

Fort de cette toute puissance, les banquiers ont voulu faire encore plus d'argent, virtuel cette fois ci. Tout le monde a dans la tête les images des salles de marché, bondés de gens qui ne produisent rien. Ils prennent un euro, le mettent sur un marché, disent que dans dix minutes, il en vaudra vingt, et tout le monde les croit.

Ceci n'est pas du libéralisme, c'est une dérive capitaliste.

Et le jour où la réalité les rattrape, ou enfin le marché et sa main invisible vont rétablir l'ordre des choses, et sanctionner ces banquiers... Les Etats copains viennent au secours de ces banques, avec notre argent, en dépannant les banques de quelques milliards, qu'elles rembourseront en un an... Car au fond, elles ont pris l'argent prêté par l'Etat, l'ont mis sur le marché, on dit qu'un euro en vaudrait cent dans un an ; et les Etats les ont cru.




Que se passera-t-il lorsque quelqu'un dira qu'il n'y croit plus ? L'illusion tombera.

C'était, pour les Etats, une forme d'investissement, très rentable, à très court terme; tant en terme financier, qu'en terme de copinage. Mais il ne me semble pas que ce soit le rôle de l'Etat d'investir de cette façon, surtout dans des valeurs aussi volatiles que les bancaires.

Il y aurait dû y avoir une sanction, les banques en faillites auraient dû être nationalisées ; ou ne pas être sauvées.
Mais ça n'aurait pas arrangé les financiers d'avoir un patron représentant de la Nation au dessus de lui.

Je suis dégouté de voir que BFM Radio diffuse toujours les mêmes émissions, que les banques sont à nouveau bénéficiaires, que rien n'a changé. Au lieu d'une correction, on leur a donné une "seconde chance".
Ce n'est pas du libéralisme. C'est une forme de corruption a grande échelle.

Il aurait dû y avoir un référendum, nous permettant de choisir de quelle façon il fallait NOUS sauver  du système bancaire ; et non sauver le système bancaire.

Les banquiers roulent toujours en RS6 ou en Cayenne S, vivent toujours dans de grandes villas, gagnent toujours des fortunes.
Et pendant ce temps, nos usines ferment. Ces gens qui s'endettent en enrichissant les banques se font licencier par ceux-là même qui leur prêtent ! C'est hallucinant comme système.





Récemment, dans le cadre de mon travail, je suis allé sauvegarder les serveurs d'une usine. Cette dernière avait été fermée suite à son rachat par un fond de pension suisse... Les sauvegardes étaient destinées à être envoyées dans un pays de l'Est de l'Europe, ou l'usine avait été délocalisée.

Pourtant, cette usine était rentable, mais tous les salariés en ont tous été licenciés.

Lorsque je suis rentré dans les locaux, tout avait été déménagé, sauf ce qui coûtait trop chère. Des meubles de bureau étaient là, poussés au fond d'une grande salle de réunion. Les vieux écrans à tube cathodique avait été entassé dans le local informatique... Trop chère de payer quelqu'un pour les amener au recyclage.
Comme si, dans la délocalisation, on cherchait encore à rentabiliser les meubles

Dans l'atelier s'affairaient quelques manœuvres qui démontaient les machines pour les emmener dans ces pays "moins chère".
Lorsque j'ai remis la clé USB contenant les sauvegardes à la dernières employée encore sur place, j'ai senti un vif sentiment de dégout envers moi même. On avait choisit un prestataire pour faire le sale boulot ; comme un mercenaire.
Cette usine avait été construite par cette société, elle avait une âme ; et pour de l'argent, on a réduit ces souvenirs en cendre.

J'y suis retourné récemment pour achever le déménagement des serveurs. J'ai vu d'anciens salariés, ils venaient récupérer les miettes : quelques ordinateurs, vieux de quatre ans, que le nouvel actionnaire avait daigné leur laisser. C'était pitoyable.

Le libéralisme, ce n'est pas ça. 
Il ne peut y avoir de libéralisme sans morale. Si l'être humain ne peut être naturellement bons, si les actionnaires ne peuvent être responsables, alors c'est aux Etats de les sanctionner. 

C'est au peuple de choisir des représentants dont les idéaux sont assez forts pour ne pas plier devant la puissance financière.
Nous avons besoin de politiques assez fort pour tenir le bras de fer.

C'est certainement la porte ouverte aux extrêmes. Mais quand je vois Sarkozy, qui ose encore qualifier Marine Le Pen "d'extrême", alors qu'il vient allègrement chasser sur ses terres, en stigmatisant une partie de nos concitoyens.




Je ferai une petite parenthèse pour remercier les musulmans de France de ne pas encore avoir tout cramé. Si Sarkozy traitait les protestants comme il traite actuellement les musulmans, je pense que je serai, à l'heure actuelle, en train de poser des bombes dans les commissariats de mon département.

Sarkozy, ce soit disant libéral, qui bafoue nos droits avec ses lois diverses et variées et copine avec les banquiers en leur prêtant des sous, au lieu de les nationaliser quand ils font des conneries...

Certain pensent qu'ils faut une politique répressive avec les "délinquants" (ce mot a quasiment une connotation ethnique maintenant). Ayez d'abord une politique répressive avec les institutions financières, tant pis si quelques riches sont échaudés, ils s'en sortiront.

Vous verrez par la suite que la misère s'amenuisant, la délinquance s'affaiblira.




Il y a des mesures simples à mettre en œuvre :
- Nationaliser les banques pour dix ans, afin de les sanctionner pour la conduite actuelle de leurs affaires, qui ont des répercussions sur la vie de tous les Hommes. Avec quel argent les nationaliser ? Ils en ont déjà suffisamment, il faudra les spolier. La sanction devra faire date.

- Interdire l'échange sur les marchés de produits à haute valeur spéculative, comme les turbos par exemple (mais il y en a d'autre). Un marché doit servir à investir, pas à spéculer. De plus, les banques ne doivent plus avoir de filiales de banques d'affaires.

- Interdire qu'un responsable gagne plus de trente fois ce que gagne son salarié le moins bien payé. S'il veut gagner plus, il faudra qu'il augmente les plus modestes.

- Obliger les entreprises réalisant plus de cinq millions d'euros de bénéfice à les répartir également entre les actionnaires, l'investissement et les salariés.

Enfin, mais ce sera plus compliqué, refondre notre code de la fiscalité qui devient clairement ridicule de complexité et de possibilités de défiscalisation pour les citoyens les plus aisés.

Ces mesures ne devraient pas exister, car la volonté de les mettre en œuvre pour quelqu'un d'aussi libéral que moi, montre l'échec du capitalisme et du libéralisme, lié au manque de moralité des acteurs des marchés. Ceux-ci donnent la clé de voute à nos mini dictateurs en échange de leur aide en cas de coup durs... C'en est trop.




En informatique, la sauvegarde est un élément essentiel du bon fonctionnement d'un système sur la durée. Nous devons maintenant, nous, citoyens, faire une sauvegarde de notre système démocratique ; et comme en informatique, cela va nécessiter la mise en œuvre de moyens qui vont bouleverser certaines habitudes.

Tant pis.

6 commentaires:

  1. Pas mal sauf le coup de la clé USB pour des sauvegardes serveurs (pas crédible sauf chez les Piwis de l'infos), ca fout tout parterre bonhomme. Bien essayé!
    Insert coins.

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  2. Creation d'une image disque, copie sur clé USB pour un envoi sécurisé par courrier. Un clé est plus solide qumune bande pour ce genre de transport...

    Ca me semble, au contraire, la meilleure solution dans ce genre de cas.

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  3. Ha mais si vous ne connaissez pas internet ok, on s'arrête là.
    Ça marche la technique boyscout.(rappelez moi quelle boite vous a embauché ?) Quoique non merci.
    Le transfert sécurisé de sauvegarde étant un concept lointains ok ok.

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  4. Visiblement t'as la chance d'être dans une boite qui peut payer une fibre optique entre 800 HT et 1200 HT / mois...

    Mais ce n'était pas le cas de cette usine. Ils avaient déjà viré les employés, ça aurait fait mauvais genre de garder ce type de connexion à Internet.

    Donc, le client n'a préféré pas essayer le transfert de 12 Go de données par sa connexion 2 Méga (même asymétrique).

    PS : sur une clé USB cryptée en AES 256 (avec TrueCrypt par exemple), je ne vois pas où le problème de la sécurisation...

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  5. La clé USB n'est qu'une métaphore il me semble, l'essentiel est dans le reste du texte et je suis assez d'accord, si il n'est toutefois pas trop tard...

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  6. http://www.wareziens.info/forum/topic-7211-dossier-wm-4-interview-de-jadjoud.html
    http://pastebin.com/3BtyVPpb

    LULZ

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