dimanche 26 décembre 2010

Pourquoi nous devons soutenir les Anonymous...

Avant toute chose, je vais rappeler qui sont les Anonymous.

Il s'agit d'un groupe d'internautes un peu remontés contre les personnes morales ou physiques qui souhaitent contrôler l'Internet, et qui cherchent aussi à générer du "lulz".

Le lulz, c'est une corruption du lol. C'est se marrer avec des actions connes, généralement hardcore et si possible blessantes ou choquantes.

Anonymous s'organise de manière complètement anarchique, le principe étant que tout le monde est anonyme, il ne peut y avoir de chef lorsque tout le monde s'appelle "Anonymous".
Les actions sont donc proposées par des membres sur des "chan", comme le le 711chan, le rockstarchan ou autre. On a souvent associé le 4chan à Anonymous, mais c'est une erreur, le 4chan n'est pas tenu par des Anonymous. C'est une board qui leur sert de relais car elle est la board la plus importante et se caractérise par une grande stabilité technique.



Anonymous compte plusieurs "clans", une partie légale, qui se bat exclusivement contre l'Eglise de Scientologie ; et deux parties illégales : Insurgen et Partyvan.

Insurgen (/i/) est composé des "hacktivistes", on les qualifie souvent de pirates, mais il n'en n'est rien. Leurs compétences sont souvent limitées mais ils savent utiliser la bombe atomique du net : les attaques DoS, via un outil, LOIC. 
Vous trouverez ici les règles d'Insurgen.

Partyvan est issu d'une cession avec Insurgen, ce sont des racistes et génère du lulz au travers de cette idéologie. Ils ont, par exemple, refuser de contribuer à une opération d'aide aux dissidents iraniens, lancée par ThePirateBay et Insurgen, sous prétexte de leur origine ethnique.

Insurgen et Partyvan assument aussi leur part de combat contre l'Eglise de Scientologie, via le projet Chanonlogy par exemple.



Bref, voilà un bref aperçu de ce que sont les Anonymous.
Il est bon également de rappeler que les admins de ThePirateBay entretiennent des liens très étroits avec Insurgen.
Ce qui explique que suite à l'attaque DDoS de ThePirateBay par une société indienne, à la solde des lobbys de l'industrie culturelle, Anonymous ait rétorqué par une vaste opération de DoS, nommée "payback (is a bitch)".

Il se trouve que cette opération a trouvé plus de soutiens que les autres opérations d'Anonymous. Je ne me l'explique pas. Peut-être que la température monte un peu trop pour certains internautes, qui voient leur espace de liberté se rétrécir, et qu'ils se rabattent sur des actions plus dures que la signature de pétition, chose inutile, en tout cas en France.
Car le succès des opérations d'Anonymous est lié au nombre de participants. Et cette fois ci, ils ont en trouvé beaucoup.
Ils ont ainsi DoSer des sites de cabinets d'avocats défendant les ayants droit, trouvant au passage leur correspondance électronique sur leur serveur web... Cela a provoqué un scandale... Furent également victimes des sites d'organisations de défense du droit d'auteur dans le monde entier...

Puis est arrivée l'affaire Wikileaks. Là où un certain nombre d'internautes ont décidé de créer des sites miroirs du site de Wikileaks, les Anonymous ont attaqué les sociétés ayant choisit, sous pression des autorités américaines, de bloquer leurs prestations au site Wikileaks et à Julian ASSANGE, son fondateur. On compte parmi ces sociétés Visa, Mastercard, Paypal, Amazon, ...
On notera au passage, un peu par chauvinisme, que le site Wikileaks est maintenant hébergé en France, par OVH, qui s'est clairement refusé à toute fermeture du site sans une décision de justice en bonne et due forme.






Les détracteurs institutionnels d'Anonymous furent nombreux, pour une raison essentielle : la forme de leurs actions.
Si le fond est tout à fait acceptable pour la majorité d'entre nous, les attaques DDoS ne le sont pas. 
Les arguments des opposants à Anonymous au sein des "anti-hadopi" en France sont divers : le DDoS est illégal, il constitue une violation de la liberté d'expression, il s'appuie parfois sur des réseaux de PC infectés (botnets), ...
Je précise tout de suite que je ne partage pas cette opinion. Mes premiers actes d'engagements pour nos libertés sur le net se sont fait chez Anonymous ; bien avant que je ne rejoigne la Ligue ODEBI, bien avant que je ne fonde l'Atild ou ce blog. J'entretiens toujours des rapports d'amitiés avec certain d'entre eux, et j'ai participé à différentes opérations ces derniers temps, incluant du DoS, voir du DDoS. Et je dois dire une chose : comment ça fait du bien de retourner aux sources !



Je ne partage pas l'opinion de certains organismes bien-pensants qui condamnent le DDoS.
Il s'agit d'une arme qui ne connait, pour l'instant, aucun remède efficace. Elle est très simple à utiliser, elle est bon marché, elle est adaptable, et elle exploite une faille tellement structurelle d'Internet, qu'il faudrait "faire un autre Internet" pour s'en débarrasser (et encore). Le DDoS est maintenant difficilement traçable, sous 60 000 zombies, il offre donc un certain anonymat à son utilisateur.
Après divers tests, nous savons que les sites en ".gouv.fr" ne sont absolument pas protégés contre le type d'attaques.

Les soutiens institutionnels à Anonymous ne furent pas nombreux, mais il est important de noter celui de M. Stallman, grand gourou des licences libres, dont nombre de partisans ont craché sur Anonymous. J'avoue que j'ai commencé à lui chercher une autre case dans mon cerveau que celle "d'intégriste des licences libres" dans laquelle je l'avais collé.


Dans ce rapport de force qui nous oppose à l'industrie culturelle, aux gouvernements et bientôt aux FAI (DPI + QoS oblige), nous devons utiliser tous les outils à notre disposition. Le DDoS en est un, bien utilisé, il peut être radicalement dangereux pour nos opposants ; et la façon dont l'utilise Anonymous, via un DoS individuel, me semble gage de prudence, car l'utilisation en est décentralisée et chaque internaute décide.

A ceux qui mettent en avant l'atteinte à la liberté d'expression par le DDoS, je leur répondrai que pour une société commerciale dont le but est de faire de l'argent, et non pas de s'exprimer, il n'y a pas d'atteinte à la liberté d'expression. Il s'agit de frapper là ou ça fait mal : au portefeuille et à l'image, à la confiance qu'auront les actionnaires dans une société vulnérable à des ados de 15 ans.



A ceux qui ont peur que ce type d'attaque légitime une politique encore plus dure envers Internet, je répondrai qu'il faut choisir nos cibles avec soins de toujours garder l'opinion publique de notre côté, avec l'image "sympa" du "pirate". Que se passerait-il si Anonymous décidait de DDoSer le site des impôts en pleine période de déclaration d'imposition ? Nous jouirions d'un grand capital sympathie tout en frappant l'Etat à un endroit stratégique : ses finances.
J'ai bon espoir qu'une attaque de grande envergure contre des sites gouvernementaux génère un électrochoc et pousse nos représentants à s'intéresser et à enfin COMPRENDRE les enjeux techniques d'Internet et de l'informatique en général.
Comment peut-on confier à une infrastructure dont on ne connait techniquement rien la primeur de la transmission de l'information et des flux financiers ? Comment peut-on ensuite vouloir contrôler cette infrastructure ? C'est une grosse erreur de nos dirigeants. Ils n'ont pas de légitimité sur le réseau, car ils ne le contrôlent pas, ceux qui le contrôlent sont une immense armée de techniciens et d'ingénieurs.

A l'heure où l'Espagne prend elle aussi le chemin de la lutte contre les internautes et leurs libertés, où la France a déjà mis les deux pieds dedans, où les Etats-Unis négocient en secret des traités internationaux pour violer nos droits et nos liberté sur Internet, il est temps de réagir, et comme l'a si bien dit Bluetouff lors de la fermeture de son blog, de "prendre la maquis". Utilisons ce que nous avons : de la bande passante disponible et fermons leurs sites.

8 commentaires:

  1. Tu parles, toi aussi, de choses que tu ne connais pas il me semble...

    Je pense qu'attaquer le site des impôts en pleine période de déclaration n'accroîtrait surement pas la popularité des Anonymous et leur capital sympathie, mais le ferait juste tomber en flèche! Les gens ne les prendraient que pour des terroristes, qui ne veulent que détruire!

    Et même si je suis d'accord avec toi sur le mal fondé de ces lois, je n'aime pas ta manière de penser, et encore moins le fait que tu penses que tes opinions sont celles de tout le monde.

    Bref, descend de ton piédestal s'il te plait!

    Merci.

    RépondreSupprimer
  2. Mes opinions n'engagent que moi et c'est pour cela que j'emploie la première personne du singulier pour les exprimer.

    J'ai par ailleur aussi exposé les idées des opposants aux méthodes d'Anonymous. Je ne vois pas sur quoi tu te fondes quand tu dis que je pense que tout le monde pense comme moi.

    RépondreSupprimer
  3. Personnellement je suis complètement d'accord avec ton article? mais le fait est qu'à force de faire du DDOS les Anonymous mettent en jeux leur réputation en jeu. Une bonne descente dans la rue contre leurs lois a la con ça fait pas de mal.

    RépondreSupprimer
  4. Si descendre dans la rue servait a quelque chose,,,ça se saurait depuis longtemps ^^'
    Le drapeau noir a toujours porté plusieurs mouvance,,,
    Internet permet l'information instantané et sans censure ; et est un outil de lutte efficace contre des hégémonies ou des despotisme se croyant jusqu'à lors protégé ...
    (-_-)!

    RépondreSupprimer
  5. vive les hacktivistes, mort au consensus mou, la classe dirigeante ne nous fait pas de cadeau ne lui en faisons pas!
    Et si tu relis l'histoire tu verras à quel point descendre dans la rue a pu changer les choses. le seul obstacle à la pérennisation du changement étant l'avidité et la soif de posséder!

    RépondreSupprimer
  6. Sarkozy offre une niche fiscale à Bolloré. Même en période de crise, le président n'oublie pas ses amis milliardaires.
    Ils ont étaient plus rapide a fermer un site de partage que pour fermer Guantanamo.
    Ils savaient que les attentats du 11 septembre allaient se produire. ...
    Que faire? il faut que ça pète! une révolution est acte violent ils nous manipulent tous!
    Bientôt tu paye l'air que que tu respire!

    RépondreSupprimer