mercredi 5 janvier 2011

Délégué syndical en France, ou défenseur de son intérêt individuel...

Vous me direz que je crie au scandale tous les jours en ce moment, ... C'est le cas. C'est peut être lié au climat, à cette petite atmosphère de corruption qui règne un peu partout dans le pays.

Après les laboratoires pharmaceutiques et Nicolas Sarkozy il y a quelques jours, je ne vois pas pourquoi m'arrêter en si bon chemin.
Aussi, si les labos et Sarko sont de droite, populiste et fascisante, je ne vois pas pourquoi je ne m'attaquerai pas à la dictature du peuple de gauche, voir d'extrême gauche.

C'est décidé, étant fervent défendeur de l'égalité entre les hommes, aujourd'hui, je me fais les syndicats.

Mort de rire !


Qu'est ce qu'un syndicat ?
C'est une organisation composée de salariés, souvent corporatiste, qui est chargé de représenter et de défendre les intérêts de ces mêmes salariés devant l'employeur.
A cet effet, il y a donc un délégué syndical qui est nommé pour représenter le syndicat.
Le code du travail lui permet de s'octroyer quelques heures (voir un temps plein selon la taille de l'entreprise) de son temps au sein de l'entreprise, afin de réaliser sa mission syndicale.

Très vite, on comprend quelle est la nature de cette mission, en France.
Il s'agit de négocier avec l'employeur les augmentations de salaires, les départs à la retraite, les licenciements, ... Egalement, notre cher délégué syndical sera chargé de défendre les salariés lors de conflits avec leur employeur.

Nous parlions hier de pouvoir... Imaginez le pouvoir du délégué syndical... C'est lui qui négocie votre salaire et vos conditions de travail avec l'employeur.
Dans ces négociations, il dispose d'une arme ultime, le DDoS des relations patronat-salariat en France : le droit de Grève ! Et il en a usé, et il en usera !



On imagine ce sympathique moustachu, un peu gueulard, qui va récupérer à la hussarde quelques petits points d'augmentation de salaire tous les ans. Ce même moustachu qui vous aidera dans vos démarches, lorsque le patron voudra vous mettre dans un placard, ou vous assignera aux prud'hommes.

Ce tableau est presque idyllique...

Et puis, un jour, comme le patronat en avait marre de se faire "récupérer à la hussarde quelques petits points d'augmentation de salaire", nos amis les patrons se sont dits : pourquoi payer tout le salariat, alors qu'on pourrait juste payer les délégués et autres responsables syndicales pour qu'ils nous fichent la paix ! Et les patrons ont donné un nom très sympathique à ce concept : " la fluidification des relations sociales".

On peut imaginer que les camarades délégués ont hurlé devant ces tentatives de corruption, remettant en cause des années de luttes des classes, de la défense ouvrière, des acquis sociaux, ...
Mais non... Nos amis les syndicats ont accepté de baisser leurs froques pour quelques valises de billets, appartements de fonction, postes plus avantageux, ... En échange de quoi, ils signaient ce que voulait le patron. Bref, ils se sont fait "fluidifier la relation sociale".

Alors évidemment, afin d'éviter la polémique, on a rincé tout le monde. Il fut un temps ou le patronat payait toutes les notes de frais des camarades, même les restaurants en famille et autres sorties dominicales...



Et puis, pendant les "négociations", on continuait à se prendre pour Karl Marx, pour faire bonne impression devant les salariés qui payaient tous les ans leurs cotisations. Et les patrons, jouaient le jeu du tortionnaire, quelques temps, pour faire bonne impression.

Enfin, le pouvoir étant complice, et voulant éviter des conflits sociaux trop durs, le droit syndical et fiscal permettait une grande opacité dans les comptes syndicaux. Le détournement de fond était devenu monnaie courante. Les comptes bancaires des syndicats d'hier, c'était un peu les comptes bancaires au Liechtenstein d'aujourd'hui : vous prenez ce que vous voulez, c'est net d'impôts et on ne vous pose pas de questions.

C'est quand les choses ont commencé à changer, que le scandale de l'IUMM a éclaté... Une organisation patronale, qui donnait des sommes extravagantes en espèces à des responsables syndicaux pour éviter des mouvements de grève... Elle est belle la lutte des classes non ?



Evidemment, je prends le gros exemple de corruption de syndicats, mais mettons-nous à un niveau plus micro économique.
Un de mes amis, docteur en droit syndical et professeur à l'université de cette noble matière, me faisait part d'une anecdote amusante.
Il y a quelques temps, alors qu'il donnait un cour à des DRH, l'une d'elle vient le voir et lui exprime sa volonté de sanctionner un des délégués syndicaux de sa société. En effet, alors qu'elle faisait ses courses un mercredi après-midi, elle a vu déambuler dans les allées du magasins son délégué, pendant ses heures de délégation syndicale...
Mon ami lui explique alors la démarche, afin de lui retirer son mandat. Ce sur quoi elle répond : "Ah oui, mais il me signe tous les accords proposés par la direction, sans broncher"...
Elle a finalement pris la décision de le laisser faire ses courses pendant ses heures de délégation, en échange de la "paix sociale".

Ce n'est pas normal. C'est scandaleux. Aussi bien de la part des patrons que de la part des syndicats. D'autant plus qu'il y a des victimes collatérales de ce système : les salariés, qui sont pour une grande majorité non syndiqués, et qui doivent subir ces petits arrangements ; au détriment de l'intérêt salarial, de l'intérêt de ceux qui travaillent !

Moralité : je reste dans ma TPE, tellement Très Petite que j'y suis seul. Ni Dieu, Ni Maître et je fais ce que je veux !


3 commentaires:

  1. tout simplement caricatural.
    Un delegue syndical qui travaille pour l interet des salaries et qui en a un peu marre du manque de reconnaissance de cette brave frange de notre population bien planquee au chaud et dont le nombril est la seule preocupation.

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  2. Il est évident que ce texte a été écrit par le patronat. Le syndicaliste c'est celui qui se bat pour les autres et ne reçoit rien en retour. Il subit toute sorte de pression de son patron pour qu'il quitte l'entreprise, à la première faute il est sanctionné, il met une croix sur sa carrière, il n'évoluera jamais professionnellement, il est critiqué par les autres salariés qui l'utilisent à leur fin personnelle.

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    1. mais alors superman, spiderman et tous les Xmen sont des délégués syndicaux?
      Non mais sortez-vous les doigts du cul et faites vous même votre vie.

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