mercredi 12 janvier 2011

Internet, vecteur des nouvelles révolutions ?

Si un jour il vous prenait l'envie de devenir un dictateur, vous devriez, à un moment ou à un autre, contrôler les réseaux de communication.
Ce contrôle vous permettrait de prendre le pouvoir et de le conserver.
Ce fut, par exemple, le moyen employé par les révolutionnaires russes pour prendre le pouvoir et renverser le Tsar.  

Les réseaux sont diverses. On peut citer les réseaux dits "traditionnels" : les routes, les radios, la presse papier, le téléphone (filaire)... Et puis il y a les nouveaux réseaux, que nous qualifieront de plus "technologiques" : les téléphones mobiles, Internet et de plus en plus, l'Internet mobile.



Alors, si vous voulez contrôler les réseaux traditionnels ; c'est simple. Vous envoyez vos hommes aux différentes presses, voir aux imprimeries, aux stations de radios... Et vous utilisez la force pour empêcher la publication ou la diffusion. Bien sur, vous promettez monts et merveilles aux responsables des sociétés télécoms dès lors que vous accéderez au pouvoir, afin qu'ils vous facilitent la prise de contrôle des médias.
Pour les routes, il vous faudra quelques policiers un peu brutaux, et le tour est joué.
C'est ainsi que se sont faites les dernières révolutions.

Les gouvernements se sont bien vite aperçus que cette technique de "coup d'Etat" marchait bien, et s'en sont donc protégés de diverses manières. Ils ont adapté le système administratif et même le système sociétal, afin qu'aucun groupe ne puisse être assez puissant pour renverser un pays.
Les seuls groupes assez puissants sont maintenant des holdings, plus intéressées par l'argent que par le pouvoir. Et nos dirigeants sont plutôt à la botte de ces multinationales, ils n'ont donc pas à s'en méfier.




Mais... Les Etats ne semblent pas avoir mis en place de système assez efficace pour empêcher des révolutions liées aux moyens de communications technologiques. Pourquoi ? Parce que ces révolutions n'ont pas encore eu lieu. Et qu'il ne peut y avoir de réaction sans action. J'ajouterai que si nos gouvernements venaient à anticiper ces révolutions, le camp d'en face s'adapterait immédiatement. De plus, l'anticipation ne semble pas être le fort de nos gouvernants.

Certain pays ont bien essayé de censurer Internet : la Chine par exemple, et sa grande muraille numérique. Mais, il me semble que ce soit le seul pays qui se soit doté d'une infrastructure suffisament conséquente pour que le filtrage fonctionne réellement "bien". D'autres Etats censurent Internet, mais entre nous, c'est une science assez approximative.




D'autant que ces Etats sont bien conscients que plus ils filtreront l'Internet, moins il y aura d'investissements étrangers sur leurs territoires : les entreprises ont besoin d'Internet pour produire.
Et c'est là ce qui protège Internet : les entreprises. Sans elles, Internet ne serait qu'un moyen d'expression, les gouvernants l'auraient déjà censurés dans tous les pays.
La Chine a compensé par sa main d'œuvre bon marché par exemple. Mais les choses changent déjà.

Nous sommes dans les prémisses de ces nouveaux mouvements de masse, possibles grâce à un moyen de communication technologique : l'Internet.
On le voit en Tunisie actuellement, où la contestation s'organise via Twitter et Facebook. On notera pourtant qu'en Tunisie, le web est contrôlé par l'administration, qu'à cela ne tienne, ils ne peuvent pas tout voir, tout contrôler... Internet est trop vaste.




Et ces modes de communications vont être de plus en plus utilisés dans les années à venir, pour aider les mouvements de contestation.
D'autant plus qu'Internet permet aux internautes d'autres pays d'aider les contestataires.
Là où les manifestants auraient été "seuls au monde" sans Internet, le Réseau leur permet de médiatiser plus facilement les évènements au reste du monde. Ainsi, les citoyens extérieurs peuvent venir en aide au bon moment aux contestataires, en relayant les évènements et en mettant en place des infrastructure extérieure pour les aider à continuer la communication en interne, et à l'international.

On voit même avec Anonymous que les opérations de soutien extérieures peuvent aller plus loin : des attaques informatiques ciblées contre le pouvoir en place, comme le DDoS par exemple.


Vous êtes Anonymous


Les dirigeants ont de quoi trembler devant toute cette information qui se répand sur la toile, alors que la clé de leur stabilité est le contrôle de cette information et des moyens de la diffuser...
Ajoutez à cela la faim, liée à l'explosion du prix des matières premières, et vous aurez une poudrière géante : pays d'Asie, le Maghreb, certain pays d'Afrique, l'Amérique du Sud...

Ça a déjà commencé : Tunisie, Algérie, Mozambique, Haïti, Bolivie, ...

Ce n'est pas pour rien qu'en Europe, et dans nos pays "civilisés", le pouvoir a mis en place des "minima sociaux", c'est pour que les gens puissent, quoiqu'il arrive, ... Manger.
Si le peuple a faim, le peuple se soulève. C'est un risque trop grand pour nos dirigeants.




Comme il est maintenant de coutume, je prendrai un exemple concret pour illustrer cette incompréhension des gouvernements des nouveaux systèmes de communication, au service des révolutions et contestations.
Michèle Alliot-Marie, notre ministre de l'intérieur, a hier appelé au calme en Tunisie. Elle a, en outre, proposé à Ben Ali, dictateur tunisien, l'aide de la France pour former et équiper ses polices anti émeutes... Allons au delà de l'aspect scandaleux de ces propos : la France, par ses valeurs républicaines, et le droit d'ingérence que nous ne manquons pas de nous octroyer dans divers pays, devrait soutenir le peuple tunisien.
 
MAM n'a pas saisit que ce n'est pas de policiers anti émeute dont Ben Ali a besoin pour faire cesser les troubles, c'est de techniciens et d'ingénieurs, formés au filtrage du net. Mais ça, et heureusement, la France n'en n'a pas encore à revendre... Et j'espère que ces techniciens n'accepteront jamais de travailler à de si sombres desseins.

Pour finir sur MAM, je vous laisse sur une petite blague de Me Vergès. Car au même titre que j'aime les blondes, j'aime les avocats. Et Vergès est quand même marrant, malgré un fond très mauvais, mais c'est le propre de tous les avocats pénalistes que je connaisse.




1 commentaire:

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