dimanche 2 janvier 2011

Julian Assange, nouveau prophète ?

Il existe une vérité. 
De tout temps cette vérité à permis à des Hommes d'exercer un pouvoir sur d'autres Hommes.
Cette vérité est immuable : celui qui a l'information dispose du pouvoir.

Quelque soit le contexte, si vous savez quelque chose sur quelqu'un, et que cette personne souhaite garder le secret, vous avez du pouvoir sur elle.

Exemple simple : vous savez que votre meilleure amie trompe son copain, vous avez du pouvoir sur elle, car elle fera tout pour que ce secret ne soit pas révélé.
Mais cette information n'a de la valeur que tant qu'elle reste secrète, si le secret est dévoilé, la valeur de l'information s'effondre.

Prenons un peu de hauteur et mettons nous au niveau d'une collectivité, même mieux, au niveau d'un Etat...

Un Etat, comme la République Française, dispose d'un certain nombre de secrets. C'est en quelque sorte son pouvoir. Cette pratique est tellement ancrée dans notre culture administrative, que nous avons codifié le classement de ces informations, en fonction de leurs valeur : confidentiel défense, secret défense et très secret défense.
Depuis peu, des lieux peuvent être classifiés, au même titre que des documents. Cette classification est tellement sacralisée que même la Justice doit s'y plier. L'accès à ces éléments classifiés lui est donc difficile, voir même impossible.



Chaque Etat dispose donc d'un trésor de guerre, jalousement conservé et parfois partagé avec d'autres Etats, en échange d'autres informations ou parfois de plus de sécurité.

L'information est donc devenue une monnaie, comme l'Euro, le Dollar ou le Yen

La question qu'on peut se poser est la suivante : que se passe-t-il lorsque ces informations sont éventés ?
Que se passe-t-il lorsqu'on divulgue des documents classifiés ?

1. Avant même de prendre connaissance des documents, on met mal à l'aise les fonctionnaires chargés de la sécurité de ces informations. Des destins individuels sont remis en cause.

2. Ensuite, on étudie les documents révélés, on y retrouve généralement des choses "dont tout le monde se doutait", et qui trouvent confirmation dans ces documents officiels.

3. Les officiels commencent à hurler au vol, à l'espionnage, car en fin de compte, vous avez porté atteinte à leur patrimoine. En divulguant ces informations, vous avez contribué à élever la Nation, à réduire la différence entre les gouvernants et les gouvernés, et ça, aucun gouvernant ne peut l'accepter. Car c'est cette connaissance secrète qui leur permet de garder le pouvoir. Ils le gardent jalousement.

Dans la Rome antique, la plèbe a longtemps lutté pour connaître les règles de Droit qui étaient cachées par les aristocrates afin de conserver le pouvoir. La situation est-elle vraiment différente maintenant ?

4. A terme, le fait que ces informations aient été divulguées va compromettre les sources qui ne voudront plus fournir d'informations, de peur d'être à nouveau compromises. Vous avez donc porté un sacré coup à collecte d'information par l'Etat, pour des années... Les conséquences s'en feront sentir pendant longtemps.

5. Comme toute action entraine une réaction, vous allez vous mettre à dos les gouvernants du pays dont vous avez diffusé les informations. Leurs services vont vous traquer, ils vont vous salir.

6. Vous allez devoir faire face à une puissance si énorme que vous allez surement en mourir.

C'est ce qui arrivera à Julian Assange, il se fera assassiner. Ce ne sera peut-être pas aussi clair, peut être que son assassinat sera maquillé, mais le jour où on annoncera sa mort, je ne me ferai pas trop d'illusions sur l'origine de son décès.



Mais Julian Assange n'est pas un politique. Il n'est pas un officiel. C'est un technicien de l'information qui exploite les informations qui lui sont transmises par d'autres informaticiens. Julian Assange ne cherche pas le pouvoir, sinon il garderait l'information pour lui. M. Assange est un idéaliste, et les gouvernants commencent tout juste à se rendre compte de leur erreur.

Cette erreur sera celle qui causera la perte du système de répartition des pouvoirs tels que nous le connaissons actuellement.
Cette erreur est liée à la vérité sus citée.
Cette erreur c'est d'avoir confié le traitement et le stockage des données confidentielles à des machines et à des techniciens pour les contrôler et les maintenir.
Pensez-vous qu'un politique soit capable de trouver le bouton pour allumer un serveur, de pouvoir se logger et de pouvoir naviguer dans une Debian en invite de commande ?
A mon avis, aucun d'entre eux ne sait le faire... Pourtant ils savaient auparavant ouvrir une armoire fermée à clé pour en sortir les documents qui les intéressaient.
Peut-être que la paresse les a poussé à sous traiter ce type de tâches... Ce n'est qu'une supposition.
Si les machines ne risquent pas de divulguer les informations aux médias, les techniciens sont des êtres humains, et on a oublié qu'ils avaient une conscience politique. Les techniciens ne sont pas des machines.



Sans y penser, nos dirigeants ont confié le pouvoir à des informaticiens.
Lorsqu'ils parlent d'informatisation, ils pensent aux machines, sans penser qu'ils rajouteraient des intermédiaires humains... Quelle erreur...

Pour l'instant, ces informaticiens ne se sont pas fédérés. Mais que se passera-t-il le jour où un prophète arrivera ? Et si Julian Assange était ce prophète ? Ce Jésus Christ des informaticiens... On peut sourire de cette comparaison un peu hasardeuse au premier abord, mais réfléchissons y deux minutes.

Grace à une seule et unique source, un informaticien militaire américain, M. Assange a réussit à récupérer 250 000 documents américains classifiés. Et il ne fait aucun doute que ce déballage va suciter des vocations... D'autres Bradley verront bientôt le jour, avant d'être enfermés.

M Assange mourra, les autorités le crucifieront, au sens propre ou figuré. Il sera le martyr des techniciens. Déjà des proches, des apôtres de Julian Assange, s'inspirent de Wikileaks et créent leurs Eglises, leurs sites de diffusion, ...



Je ne me fais pas d'illusions, de ces Eglises naitra un Pape, dont le seul but sera le pouvoir, et il dira agir au nom du prophète... C'est un schéma classique. Mais au moins un contre pouvoir sera né.

Je pense que peu de personnes ont pris la mesure de ce qui était en train de se passer dans nos sous sols câblés... Au fond des datacenters dort une conscience politique, celle ci s'exprimait jusqu'à maintenant par des projets de développement de logiciels "libres", dont la plus grande démonstration était OpenOffice. Mais on dirait que l'expression de cette conscience évolue à mesure que nos dirigeants automatisent le traitement des données.
Cette évolution devrait faire peur, car elle va s'accompagner de crises politique et économiques, plus ou moins graves, toujours médiatisés. Ces crises seront plus graves aux Etats-Unis, où le peuple décide beaucoup plus qu'en France...

Quoiqu'il arrive, je préfèrerai toujours la dictature de la transparence, plutôt que la dictature des dirigeants. 

La dictature de la transparence sera "administrée" par des informaticiens. Pour en cotoyer toute la journée, je vous le dis, ils sont moins indulgents avec le pouvoir que nos syndicats, qui se font "fluidifier la relation sociale" à grand coup de mallettes pleines d'euros.
Impatient de voir se mettre en place ce nouveau système de pouvoir, je choisis mon camp, et ce sera naturellement celui de M. Assange, celui de la vérité.

1 commentaire:

  1. J'espère que tu as raison et que cet avenir que tu entrevois viendra vite. Il faut faire démocratiquement la peau à ces escrocs qui nous gouvernent, et il faudra surtout ne pas oublier les multinationales qui sont les dernières dictatures de nos soit-disant démocraties.

    Ps: J'aime bien ton blog t'as bien fait de t'y mettre.

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